BLUES CARAVAN: Same (2018)

La dernière cuvée de la Blues Caravan pourrait bien vous faire mal au crâne car elle tape à un degré élevé. Cette année, on a droit à une petite nouvelle et à deux poids lourds du blues enregistrés lors d’un concert en Allemagne. La jeune artiste croate Vanja Sky se débrouille bien mais ne brille pas par l’originalité en proposant un blues-rock assez banal qui sonne « déjà entendu » avec des solos simplistes. Bon, on peut se demander où se situe l’intérêt d’une telle démarche mais certains apprécient ce genre de musique, alors… Les choses deviennent vraiment sérieuses avec l’apparition de Mike « Mister Blues » Zito. Toujours à l’aise dans n’importe quel style, il lâche des solos incandescents mêlant technique de haute volée et feeling inspiré. Il scotche le public avec un bon rock à la guitare slide (« Keep coming back »), un Texas blues incendiaire (« Wasted time ») et un blues lent où sa six-cordes débridée explose avec et sans bottleneck (« Make blues not war »). Encore une fois, Mike Zito se montre à la hauteur de sa réputation et sa prestation vaut à elle seule l’achat du disque. Juste après, Bernard Allison enfonce le clou avec un instrumental blues/jazzy (« In the open »), un Texas shuffle dominé par une guitare qui fait mal (« Rocket 88 ») et une ballade cheminant sur les traces de Jimi Hendrix (« The way love was meant to be »). Les trois musiciens se rejoignent pour un final endiablé sur « Life is a bitch » et « Serious as a heart attack » (qui ne fera pas oublier la version hallucinante du légendaire Johnny Winter). Pour ceux qui n’en auraient pas eu assez, Ruf Records a ajouté un DVD qui propose des titres supplémentaires et permet d’apprécier l’agréable silhouette de la jolie Croate. Bon, on n’a pas tout perdu !

Olivier Aubry